Le fil d'actualitéLe billet du moisLes visages de la MiséricordeDans l'église
Mercredi des Cendres 14 février 2024
Les cendres signes de l'espérance en la Miséricorde
Le Mercredi des cendres, premier jour du Carême, est marqué par l’imposition des cendres : le prêtre dépose un peu de cendres sur le front de chaque catholique, en signe de la fragilité de l’homme, mais aussi del’espérance en la miséricorde de Dieu.
Le Mercredi des Cendres est en outre un jour de jeûne pour les catholiques en bonne santé. Durant le Carême, les chrétiens sont invités à se préparer à Pâques, fête de la Résurrection de Jésus Christ, par trois chemins : le jeûne, le partage et la prière.
' Mes frères, nous commençons aujourd'hui le grand voyage du Carême. Emportons donc dans notre navire toute notre provision de nourriture et de boisson, en plaçant sur la caisse la miséricorde abondante dont nous aurons besoin.Car notre jeûne a faim, notre jeûne a soif, s'il ne se nourrit pas de bonté, s'il ne se désaltère pas de miséricorde. Notre jeûne a froid, notre jeûne défaille, si la toison de l'aumône ne le couvre pas, si le vêtement de la compassion ne l'enveloppe pas.
Frères, ce que le printemps est pour les terres, la miséricorde l'est pour le jeûne: le vent doux printanier fait fleurir tous les bourgeons des plaines ; la miséricorde du jeûne fait pousser toutes nos semences jusqu'à la floraison, leur fait porter fruit jusqu'à la récolte céleste.
Ce que l'huile est pour la lampe, la bonté l'est pour le jeûne. Comme la matière grasse de l'huile allume la lumière de la lampe et, avec une aussi faible nourriture, la fait luire pour le réconfort de toute une nuit, ainsi la bonté fait resplendir le jeûne : il jette des rayons jusqu'à atteindre le plein éclat de la continence. Ce que le soleil est au jour, l'aumône l'est pour le jeûne : la splendeur du soleil accroît l'éclat du jour, dissipe l'obscurité des nuées ; l'aumône accompagnant le jeûne en sanctifie la sainteté et, grâce à la lumière de la bonté, chasse de nos désirs tout ce qui pourrait être mortifère. Bref, ce que le corps est pour l'âme, la générosité en tient lieu pour le jeûne : quand l'âme se retire du corps, elle lui apporte la mort ; si la générosité s'éloigne du jeûne, c'est sa mort.'
Saint Pierre Chrysologue, Sermon 8 (trad. Matthieu commenté, DDB, 1985)