Le fil d'actualitéLe billet du moisLes visages de la MiséricordeDans l'église
Prêtre
Porteur de Miséricorde à la suite de Jésus Christ
A cause de l’appel de Dieu je suis devenu prêtre. Depuis le premier jour, au séminaire, j’ai essayé de découvrir et de réaliser ce qui constitue la vie sacerdotale. Et Jésus me révèle, chaque jour, son Amour miséricordieux mais aussi, en même temps, ma faiblesse, mon entêtement et mon insuffisance. A ce propos, je pense à un ami prêtre qui, très souvent, aime à me dire : « C’est Dieu qui t’a appelé à son service, alors c’est bien Lui qui te donnera ce dont tu as besoin ». Et c’est bien vrai : « Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer » (Ps 23, 1).
Dans ma vie de prêtre, je me rends compte que mon expérience s’enrichit de découvertes nouvelles.
Dès la célébration de ma première Messe, je m’émerveille : « Ce qui est posé, devant moi sur l’autel, c’est le Christ Lui-même : son Corps, son sang. Et cela, Dieu le réalise justement par Son action et à travers moi et mon consentement à sa présence.
Et je ne peux faire autrement que de me demander, à chaque Messe : « Est-ce que moi je consens aussi à donner ma vie, ma personne, mon temps, au Seigneur, aux hommes et aux femmes qui sont sur ma route ? ». Cette question demeure, et chaque jour, est un appel. Je sais qu’avec ma vie, je reste largement en arrière. Aussi je me remets à la Miséricorde de Dieu, en priant, en recevant le sacrement de réconciliation, en priant la Liturgie des Heures, pour vivre cette réalité du Don, tous les jours, chaque jour à/de nouveau.
Lorsque je suis fatigué ou que mon moral est un peu bas, l’Eucharistie me permet de retrouver de la force même sur le plan physique. Elle m’apporte un éclairage sur ce que je vis. Célébrer la Messe est devenu une habitude, dans le sens que cela m’habite. Les personnes que je rencontre, dans la vie de chaque jour, avec leurs peines et leurs joies, leurs engagements, les situations de violence et de précarité que je vois dans la rue ou à la télé… Je porte tout cela dans l’Eucharistie que je célèbre et je les offre à Dieu, à l’autel.
Jésus le Visage de la Miséricorde a vécu la même chose, lorsqu’il était en Palestine : il était attentif, miséricordieux en actes, aux personnes, aux événements, aux réalités qui l’entouraient et il les portait. Je perçois que personne ne peut me défaire de ce « manteau » que j’ai reçu en tant que prêtre pour porter les autres dans l’Eucharistie et être un Porteur de Miséricorde, à sa suite.
P. Alain
Photo : Norbert Staudt